Pour commencer, voici deux définitions du Reiki :
En japonais, Rei veut dire universel et inclut la matière, l'âme et l'Esprit. Ki (ou Qi) renvoie à l'énergie vitale qui circule partout, telle que la comprennent les médecines orientales comme la Médecine traditionnelle chinoise et l’ayurveda. Le Reiki est donc la mise ou la remise en contact avec la « Force de Vie » avec notre propre « force vitale » dans le but d'éveiller un processus dynamique de guérison. Le Reiki est à la fois une pratique d'éveil et de guérison spirituelle, une thérapie sacrée ainsi qu’une méthode de soins énergétiques, liée à la transformation du corps, de l’âme et de l’esprit. Cet art de soigner a pour objectif principal, tout en canalisant l’énergie de l’éveil, de faire rayonner la vibration d’amour universel et d’atteindre un haut niveau d’harmonie et de tranquillité intérieure.
(Reiki - ouvrir le cœur, éveiller l'esprit) - Éditions du Rocher.
Dans une séance de Reiki, le praticien canalise l'énergie (La Pure Force de Vie) et, à l’aide de symboles ésotériques et de sons sacrés, la transmet en apposant ses mains sur différentes parties du corps du patient. Les mains n’ont pas à entrer en contact direct avec le corps du patient. La transmission d’énergie peut même se faire à distance. Elle possède par ailleurs son « intelligence propre », ce qui lui permettrait à la fois de se diriger exactement là où le patient en a besoin, et de ne causer aucun effet secondaire indésirable. L’énergie personnelle du praticien est censée ne jamais intervenir dans le processus. Une des caractéristiques du Reiki est que n'importe qui peut devenir praticien avec les initiations pratiquées dans les règles de l’art, en direct, par un Maître-enseignant ayant suivi le cursus complet. Ensuite on peut commencer par des auto-traitements puis à traiter les gens de son entourage. Le Reiki appartient aux approches dites énergétiques, dans lesquelles le praticien intervient sur le champ vibratoire de la personne. Cette habileté est habituellement associée à des techniques de méditation ou à des disciplines de pratique spirituelle comme il en a existé, sous une forme ou une autre, dans la majorité des cultures à travers l'histoire. Mais le Reiki se distingue de ces pratiques traditionnelles puisqu’il est dépouillé de toute attache religieuse et qu’il ne demande pas de cheminement spirituel particulier.
Légendes et faits historiques :
C'est un Japonais du nom de Mikao Usui (1865 à 1926) qui a formulé les bases de ce qui allait devenir le Reiki dans le Japon du début du XXe siècle. On a longtemps cru que Mikao Usui était un théologien chrétien qui enseignait à l'université. Sa quête aurait commencé après que ses étudiants lui eurent demandé quelle était, exactement, la technique de guérison à laquelle avait recours les anciens thérapeutes pour faire les miracles que rapportent les Évangiles. Toutefois, dans une synthèse d’études publiée dans la revue : « Alternative Thérapies in Health and Medicine », on explique plutôt qu'Usui a d'abord été envoyé très jeune dans un monastère bouddhiste, puis qu’il a étudié les arts martiaux. Il aurait aussi côtoyé un érudit japonais, mais n’aurait jamais été lui-même diplômé en théologie. Cette référence aurait été introduite par Hawayo Takata, qui a été la première à faire connaître le Reiki en Occident. Elle aurait créé cette « distorsion » pour rendre l’approche plus acceptable pour les Occidentaux dans l’après-guerre. Au Japon, l'enseignement de Mikao Usui a été formalisé par un de ses étudiants, Chujiro Hayashi. Celui-ci aurait reçu d’Usui l'autorisation de mettre l'accent sur les aspects thérapeutiques du Reiki en les isolants de l’ascèse et de la pratique spirituelle. Mais selon plusieurs chercheurs modernes, Hayashi aurait outrepassé ses pouvoirs en enseignant le Reiki, qu’il aurait d’ailleurs légèrement transformé. Usui aurait plutôt confié sa succession à Jusaburo Ushida qui, à la mort du maître, devint le président de l’organisation qu’Usui avait fondée (ou qui aurait été fondée à ce moment), la Usui Reiki Ryoho Gakkai. Cette organisation est aujourd’hui encore active au Japon. Ce qui est certain, c’est qu’en 1937, le Reiki est introduit en Occident, à Hawaii, par Hawayo Takata, qui était passée par la clinique qu'Hayashi avait ouverte à Tokyo. Elle s’est fait soigner pour des problèmes respiratoires et abdominaux. Enchantée des résultats, elle a étudié auprès du maître, puis de retour à Hawaii, elle y a ouvert sa propre clinique. Hawayo Takata est morte en 1980, après avoir formé 22 maîtres de Reiki en Amérique du Nord. C’est à ce moment que la technique s'est répandue dans la majorité des pays occidentaux. Certains de ces maîtres ont fondé leurs propres lignées et leurs propres associations en y ajoutant leurs couleurs et leurs principes. Depuis quelques années, d’autres formes de Reiki issues directement des enseignements japonais d’Ushida ou de Hayashi, sans passer par Takata, ont vu le jour en Occident. On retrouve donc aujourd’hui deux branches principales en Reiki, l’une occidentale, provenant de Takata, et l’autre directement japonaise. À l’intérieur de ces deux grands courants, coexistent d’innombrables écoles de pensée. Certaines prétendent respecter la plus pure tradition ésotérique, d’autres prônent une plus grande ouverture. D’ailleurs, depuis que les symboles « secrets » ont été révélés dans certains ouvrages, plusieurs praticiens considèrent que l’aspect ésotérique du Reiki n’a plus sa place et n’aurait de toute façon pas été souhaité par Usui. Le débat semble loin d’être terminé.
Pratique spirituelle ou médicale ?
Selon certaines allégations, le Reiki serait une vieille technique traditionnelle que Mikao Usui aurait redécouverte lors d'un satori, une expérience d’éveil spirituel du bouddhisme zen. On retrouve en effet des traces d’approches de guérison par l'apposition des mains dans la tradition des tantras du bouddhisme tibétain, ainsi que dans les Védas de l'Hindouisme qui l'a précédé. Par contre, rien de tel dans les systèmes médicaux qui en sont issus, qu'ils soient tibétains ou ayurvédiques. De fait, Usui n'était pas un médecin, mais un mystique qui s'adonnait à une ascèse spirituelle rigoureuse. D'après ce que l'on sait des pratiques bouddhistes et védiques, la guérison par l'imposition des mains et divers autres phénomènes pouvaient résulter du travail spirituel de l'adepte. Ils constituaient des « effets secondaires désirables », mais n'étaient pas considérés comme une fin en soi, et il était conseillé aux adeptes de montrer un certain détachement à leur endroit. Usui et ses successeurs auraient donc ouvert la porte à deux transformations majeures dans le monde du mysticisme et dans le domaine médical : Tout en conservant l’aspect mystique des initiations, des rituels et des symboles secrets, ils ont retiré de l’approche toute exigence de démarche religieuse tout en prônant une approche spirituelle. Ils ont introduit le mysticisme dans la pratique médicale : la guérison provenant d’interventions « énergétiques » et la formation ne consistant pas en un enseignement de type technique, mais en une série d'initiations ritualisées transmises de maître à disciple.
Explications scientifiques :
Les concepts se trouvant à la base des thérapies énergétiques telles que le Reiki ont des points communs théoriques avec divers modèles proposés en physique moderne. Bien sûr, aucun de ces modèles n'a été expérimentalement lié à la médecine ou à des résultats cliniques. Les modèles proposés en bio-électromagnétisme, en physique quantique ou selon la théorie des supercordes, par exemple, sont cohérents avec les écrits orientaux. Ceux-ci laissent entendre qu'une vibration extrêmement subtile pourrait constituer le substrat de la matière telle que nous la connaissons. Elle pourrait par conséquent, avoir un rôle à jouer dans la santé et la maladie. Bien que ce domaine de recherche soit encore tout nouveau, ces liens donnent à penser que les bases théoriques du Reiki et des autres thérapies énergétiques pourraient ne pas être en contradiction avec les modèles scientifiques actuels.
Une approche ésotérique :
Comme c'est souvent le cas dans le domaine des pratiques mystiques, on associe aux initiations transmises dans le cadre des formations de Reiki une certaine notion de « secret », peu coutumière dans nos sociétés occidentales modernes. Ainsi, certains ont pu être étonnés qu’on publie des livres révélant les symboles prétendument secrets réservés à l'usage exclusif des initiés. Il faut comprendre que les symboles et les sons utilisés ne sont valables que s’ils ont été activés par le Maître dans l’élève. Il est donc impossible de s'initier à la pratique du Reiki à l'aide d'un livre car l'initiation transmise par un maître est vraiment nécessaire. A noter que les initiations à distance sont toutes aussi inefficaces. Le débat est ouvert. À l'époque d'Hippocrate, les Grecs de l'Antiquité ont connu des différends de cet ordre. C'est d'ailleurs à ce moment que la philosophie et la médecine, qui étaient jusqu'alors soudées, ont pris des voies différentes.
Le Reiki en pratique :
De façon générale, un traitement de Reiki se déroule comme suit. L’intervenant demandera à son patient, qui demeure vêtu, de s'étendre sur une table de massage, d’abord sur le dos, puis sur le ventre. Ayant recours à une douzaine de positions différentes des mains, il les place d'abord avec douceur sur la tête du patient pendant 2 à 5 minutes, pour les déplacer ensuite sur le torse, puis sur le dos. Cette façon de procéder reste la technique du premier degré qui évolue au second et troisième niveau, car il y a généralement abandon du retournement. Les mains agissent alors seules en fonction des indications reçues par l’énergie et les guidances divines. Quand il y a contact, la pression des mains du thérapeute est toujours très légère. Beaucoup de patients signalent que l'impression ressentie au moment de l'application des mains pourrait être comparable à la sensation que causerait la présence d’une bouillotte d'eau chaude. Une séance typique dure de 45 à 75 minutes, quoiqu'on puisse intervenir occasionnellement sur une période plus courte. Le traitement peut également se faire à distance, l’intervenant procédant en visualisant son patient, et ce dernier se plaçant lui-même en état de réceptivité. Au cours de la séance, le patient atteint généralement un état de grande détente. À l'issue du traitement, il pourra s’être senti emporté dans un sommeil profond ou, au contraire, avoir expérimenté des sensations inhabituelles comme des impressions visuelles colorées ou l’évocation de vies passées. On estime que, pour les maladies chroniques, il faut au moins quatre séances complètes pour ressentir les bienfaits du Reiki. Nulle part dans le monde le Reiki n'est une profession réglementée. Diverses organisations ont tenté de structurer davantage la formation, mais sans grand succès. Il est donc difficile, comme client, de savoir à qui l’on a affaire. On doit se fier au bouche-à-oreille et à l'exercice de son jugement personnel lorsque l'on rencontre un praticien. Ne pas hésiter à lui demander des références, à quelle tradition il s’associe, quelle est son expérience clinique, combien de temps a duré sa formation. Il faut se méfier s’il promet la lune ou s’il dénigre les autres approches, qu’elles soient classiques ou alternatives.
Formation en Reiki :
Il existe trois voire quatre niveaux d'apprentissage de la pratique du Reiki. L'enseignement, qui comporte des initiations ritualisées (voir Articles d’intérêt), est traditionnellement transmis par un maître ayant lui-même reçu les initiations suivant une chaîne remontant à Mikao Usui, le fondateur. C’est la lignée fondamentale reliant l’impétrant à Sensei Usui.
Le 1er niveau : L’élément primordial du 1er niveau est « l’ouverture du canal ». Dès lors, la connexion avec la « conscience primordiale » deviendrait accessible en tout temps et pour toujours. L'étudiant apprend aussi à se concentrer sur l'énergie qu'il canalise désormais et sur les déséquilibres qui se manifestent dans son propre organisme (sur les plans physique, émotionnel, intellectuel et spirituel). Il commence par se soigner lui-même avant de soigner les autres. L'enseignement de ce 1er niveau est souvent donné dans le cadre d'un atelier de fin de semaine. On recommande généralement de pratiquer pendant au moins 3 mois avant de passer au niveau suivant.
Le 2e niveau : l'étudiant apprend à manipuler 3 sons et 3 symboles précis afin d'accéder mentalement à l'énergie Reiki et de l’utiliser à des fins spécifiques (guérison, harmonisation, travail à distance, etc.).
Le 3e niveau : l’étudiant reçoit le symbole couronnant sa pratique, celui de la grande Lumière. Cependant, il ne peut pas initier d’autres élèves.
Le 4e niveau : le niveau la Maîtrise, s'adresse à ceux qui souhaitent enseigner cette technique et transmettre les initiations. Les derniers secrets (symboles et sons) lui sont révélés afin d’initier autrui à son tour. Il n'est pas nécessaire pour un praticien d'avoir complété ce niveau puisque cette étape ne vise pas à améliorer sa capacité à guérir. Nombreux sont donc les praticiens à ne pas le faire.
Philippe BLOT
Maître-enseignant en Reiki traditionnel Usui.